Pourquoi tout Catholique devrait apprendre l’hébreu
De l’importance de l’étude de l’hébreu dans les séminaires et les universités Catholiques
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Ce n’est qu’au Ciel que nous connaîtrons pleinement la vérité entière. Sur terre, même la Sainte Ecriture ne nous apparait qu’imparfaitement. Cela me trouble de constater les différences entre diverses traductions, et si j’avais été prêtre, j’aurais appris l’hébreu, pour pouvoir lire la Parole de Dieu telle qu’Il la formula en langage humain. – Sainte Thérèse de Lisieux
Quand Dieu s’adressa à l’homme dans sa langue et prononça Sa Parole Eternelle pour la première fois, il le fit en hébreu. Et pourtant on constate souvent dans les institutions universitaires Catholiques une prépondérance d’intérêt pour le Latin et le Grec au détriment de l’hébreu. Pourquoi ce déséquilibre ? L’hébreu serait-il moins important que le Grec pour l’étude des Textes Sacrés ? Est-ce une question de difficulté spécifique ? Faut-il y voir des raisons théologiques et une résurgence du Marcionisme ou de la « Théologie du remplacement » qui tendent à déprécier l’importance de l’Ancien Testament ? L’hébreu ne subirait-il pas la « tendance culture classique » qui privilégie le Latin et le Grec au détriment de l’hébreu et des langues sémitiques ? Je voudrais en ce qui me concerne proposer dix arguments pour convaincre de l’importance pour un Catholique d’étudier et d’apprendre l’hébreu – comme support à des études théologiques dans les séminaires et les universités Catholiques.
1 – L’Eglise le dit
L’Eglise affirme que d’acquérir la connaissance des langues bibliques est un préalable obligatoire et fondamental pour garantir une compréhension sûre des Saintes Ecritures. Le Pape Leon XIII encouragea « l’étude des langues bibliques et particulièrement des langues sémitiques » (Providentissimus Deus, 1893). Pie XII lui aussi souligna l’importance d’apprendre l’hébreu (Divino Afflante Spiritu, 1943). Le décret de Vatican II sur la Formation des Prêtres (1965) affirme « qu’une connaissance convenable des langages de la Bible devrait être « vigoureusement encouragée » auprès des séminaristes. Le Programme de Formation des Prêtres de la Conférence Épiscopale Américaine (USCCB) (2006) ajoute que la connaissance – outre le Latin – des autres langages bibliques est « fondamentale et qu’il devrait lui être accordée l’attention très particulière que l’Eglise elle-même lui porte ». Plus récemment, le document publié par la Congrégation pour le Clergé, le Don de la Vocation Presbytérale (Ratio Fundamentalis Institutionis Sacerdolis, 2016) affirme que :
Les séminaristes doivent avoir la possibilité d’apprendre certains éléments d’hébreu biblique et de Grec, pour leur permettre ainsi d’aborder les textes bibliques dans leurs versions originelles. Une attention particulière doit aussi être apportée à la connaissance de la culture biblique et de son contexte, tout spécialement à l’histoire du Peuple d’Israël, pour pouvoir ainsi améliorer leur compréhension de l’Ecriture Sainte et leur permettre d’arriver à des rapports appropriées avec les peuples de l’Ancien Testament.
2 – La Langue Sacrée
L’hébreu est la principale langue pour l’inspiration et la révélation divine : c’est environ les deux tiers de la Bible Catholique qui fut à l’origine révélée et transcrite en hébreu. L’Ancien Testament en hébreu permet la sauvegarde et la transmission des mots exacts choisis par Dieu pour se révéler à Israël et au monde. (Au contraire, les citations de Jésus que l’on trouve dans le Nouveau Testament qui est écrit en Grec ne sont pas ses propres paroles mais les traductions qui en ont été faites). Dans la tradition Juive, l’hébreu est une langue sacrée et auréolée d’une signification mystique profonde qui remonte aux origines mêmes du monde : c’est le langage même de la Création, le langage qu’utilisa Dieu quand par SA Parole il fit exister le monde. Au quatrième siècle, St Jérôme rejoint les rabbins : il était convaincu que l’hébreu, étant le « langage de Dieu », possédait en lui-même une sainteté et une signification mystique qui ne peut être transmise qu’imparfaitement et incomplètement dans une traduction, aussi excellente soit-elle.
3 – Faire des Ponts sur des Failles Historiques, Géographiques et Culturelles
L’Ecriture elle-même affirme l’importance de connaître l’hébreu pour bien comprendre l’Ecriture. L’écrivain Grec, traducteur du Siracide, et qui se mit à cette tâche seulement deux générations après que son propre grand-père eut écrit ce livre, exprime en préface sa propre insatisfaction : « Car ce qui est dit au départ en hébreu ne peut garder son sens exact une fois traduit dans une autre langue. Non seulement ce travail-ci mais la Loi elle-même les Prophètes et le reste des Livres sont plus qu’un peu différents que ce qui fût originellement exprimé ». Si c’est vrai pour une traduction de l’hébreu vers le grec avec à peine 60 ans d’écart, on imagine ce qui peut arriver quand on lit une traduction faite des milliers d’années après la rédaction initiale, à des milliers de kilomètres de distance du lieu où cela se passe, dans une langue et une culture radicalement différentes du contexte initiale sémite. Et combien plus encore se « perd dans la traduction » pendant cet espace de 2500 à 3000 ans qui sépare le texte hébreu initial de la Bible et les traductions modernes en français ; sans compter le fossé qui sépare la culture ancienne sémitique moyen-orientale et la France du XXIème siècle. Ce chiasme terrible ne justifie-t-il pas à lui seul l’étude de la langue de la révélation divine pour qui veut vraiment comprendre ce que Dieu a à nous dire ?
4 – Comprendre l’Ancien Testament
On a pu dire à juste titre que de « lire la Bible dans une traduction c’est comme d’embrasser sa jeune épouse sans soulever son voile de mariée ». Toute traduction est interprétation car chaque langage possède ses nuances, ses locutions, ses idiotismes et ses concepts qu’il est difficile voire impossible de traduire avec précision. En particulier, les langues sémitiques sont très différentes du français ou des autres langues européennes qui ont des racines gréco-latines. D’une façon générale, l’hébreu biblique est moins précis que le français (ou le Grec). Il ne possède pas de temps verbaux – ni passé ni présent ni futur – et pas plus de modes, si bien qu’il est difficile de faire la différence entre l’expression d’un fait, d’un doute, d’un ordre ou d’un souhait. Une expression qui peut paraître claire en Grec ou en français devient ambigüe en hébreu où les mots ne prennent leur sens que dans un contexte, en tout cas largement plus que dans les langues anciennes classiques et Européennes. Dans d’autres cas, l’hébreu peut être plus précis que le français, de sorte que la meilleure des traductions ne fait que brouiller le sens de passages entiers de l’Ecriture. De plus, derrière chaque langue se cachent des conceptions du monde et des mentalités bien spécifiques. Contrairement au grec qui est une langue précise, descriptive et excellente pour transmettre des notions abstraites, l’hébreu est concret, centré sur l’action et pauvre en termes abstraits. Pour le peuple hébreu, « la vérité n’était pas tant une idée faite pour être scrutée qu’une expérience qui doit être vécue, une démarche qui doit être entreprise ». Certains termes hébreux – et souvent dans le champ sémantique de la théologie – sont quasiment intraduisibles par nature et donc des concepts théologiques importants peuvent facilement échapper à quiconque ne lit pas l’hébreu. Beaucoup d’exemples (cf. le texte pdf intégral de cet article) montrent bien les limites d’une traduction et conduisent à la question : Des Catholiques - et tout spécialement des futurs prêtres – peuvent-ils se contenter « d’écouter Dieu à travers un traducteur » ? La Parole de Dieu mérite que l’on y investisse du temps et des efforts pour comprendre le plus précisément possible ce que le Seigneur veut dire à Son peuple.
5 – Comprendre Jésus et le Nouveau Testament
Même si le Nouveau Testament a été écrit en grec, ce livre reste intrinsèquement juif, écrit presque complètement par des auteurs juifs parlant l’hébreu. Ceci a pour conséquence que la connaissance de l’hébreu est non seulement nécessaire pour comprendre l’Ancien Testament, mais bien aussi pour entrer dans l’esprit du Nouveau. Jésus fut et demeura un Juif fidèle, orthodoxe qui connaissait l’hébreu, parlait et priait en hébreu. Le Verbe éternel se fit chair comme Juif, comme Hébraophone qui était « parfaitement chez lui dans la tradition judaïque de l’époque et qui fut marqué de façon indélébile par le milieu religieux dont il faisait partie ». On peut alors se demander s’il est possible de vraiment comprendre Jésus dans son humanité – son humanité juive – sans comprendre un tant soit peu le Judaïsme et la mentalité hébraïque. En ce sens « l’hébreu est le langage le plus important … car sans connaître l’hébreu personne ne peut vraiment comprendre les Ecritures. Bien que le Nouveau Testament soit écrit en grec, il est parsemé d’Hébraïsmes et d’expressions hébraïques. On a pu dire très justement en ce sens que les hébreux boivent directement à la source, les Grecs eux ont l’eau de la rivière et les Latins celle de l’estuaire en aval. »
Cependant, à cause d’une « déformation vers le classique » le Nouveau Testament a été historiquement vu à travers les verres déformants du grec ancien, plutôt que dans ceux de l’hébreu ou de l’araméen, langages de d’origine des auteurs du Nouveau Testament. Beaucoup de citations de Jésus sont des idiomes hébreux, si bien que bien des expressions que l’on trouve dans l’Evangile sont, non seulement du mauvais grec, mais de fait du grec incompréhensible. Des expressions dont le sens apparait en grec comme abscons voire impénétrable, et souvent mal traduites en français, deviennent limpides quand on découvre leur sens premier en hébreu. Il est donc « très dommageable que nos universités et nos séminaires chrétiens se focalisent sur le grec et la théologie hellénisante, manquant par là et de loin l’objectif de fournir à leurs étudiants des outils efficaces d’exégèse... On ne dira jamais assez que la clef pour bien comprendre le Nouveau Testament est un excellent niveau en hébreu et une connaissance intime de l’histoire et de la culture juive et la littérature rabbinique.
A-t-on le droit en conséquence de priver les séminaristes Catholiques et les futurs prêtres de clefs aussi essentielles pour avoir accès aux Ecritures Saintes ? Ces défaillances ont des conséquences non seulement en exégèse mais aussi en spiritualité chrétienne : sans une immersion dans l’esprit même des écritures hébraïques, les Chrétiens demeurent sur une « représentation tronquée du message de Jésus » et donc sur une spiritualité Chrétienne privée de sa plus substantifique moelle.
6 – Prier les Psaumes
Jésus a prié les psaumes en hébreu. Le psautier est un cœur vibrant à la fois pour l’Eglise et pour la Synagogue et peut être un pont efficace entre les deux. Les Psaumes sont émouvants en n’importe quel langage, mais leur beauté et leur puissance apparait particulièrement quand ils sont priés dans l’hébreu originel et ils transmettent alors l’émotion authentique de leurs auteurs humains, les nuances et les expressions poignantes de la poésie de l’hébreu, et la puissance même de leur inspiration divine. Quelle meilleure façon pour prier les psaumes avec « une ferveur nouvelle » et d’entrer mieux encore dans leur sens profond, comme le demande le Pape Paul VI à l’Eglise (Laudis Canticum 1970) que d’apprendre la langue utilisée pour les composer pour les prier et pour les chanter ?
7 – Retrouver nos racines juives
Un impact particulier de l’apprentissage de l’hébreu dans l’Eglise apparait dans la problématique plus large des racines Juives de la foi Chrétienne. Il est maintenant largement admis que le Christianisme a perdu plus qu’on ne le pense en se séparant doucement au cours des siècles de son héritage juif. La Commission pour les Relations avec les Juifs déclare : « Sans ses racines Juives, l’Eglise serait en danger de perdre son ancrage sotériologique (basé sur la rédemption) dans l’histoire du Salut et pourrait dériver en une gnose, à terme, sans fondement historique. » Nombre de voix dans l’Eglise— et pas des moindres—considèrent que la divergence originelle entre le Judaïsme et le Christianisme serait le « proto-schisme » qui a appauvri historiquement le Catholicisme en lui faisant perdre la sève vivante que lui procuraient ses racines hébraïques. Et cet appauvrissement n’est pas sans conséquences multiples et graves. Ce qui au départ était simplement le passage d’un mode de pensée hébraïsant à un mode de pensée hellénisant n’a pas tardé à conduire au développements de la « théologie du remplacement » (supersessionnisme) qui déclare – en opposition avec l’Ecriture – que Dieu aurait rejeté Israël comme peuple élu pour le remplacer par l’Eglise.
Même s’il faut reconnaître qu’il y a eu une reconnaissance non négligeable par le Christianisme de ses racines juives depuis quelques décennies, reconnaissance encouragée par les papes et le Magistère de l’Eglise, on peut se demander si cette reconnaissance a poursuivi son chemin jusqu’aux salles de classe dans les séminaires, jusqu’aux ambons et aux chaires et jusque dans les cœurs des Catholiques de base. Sans mettre en cause nullement les valeurs tangibles de notre héritage classique, on ne peut nier que le grec et le latin ont tellement dominé la tradition chrétienne occidentale que l’on n’a pu empêcher l’Eglise de s’éloigner de ses racines Juives et Hébraïques.
Il est significatif que, encore aujourd’hui, un séminariste Catholique passe plus de temps à étudier la philosophie ou le latin en classe que l’Ecriture Sainte et l’hébreu. La formation chez les Catholiques accorde-t-elle suffisamment la priorité qui devrait échoir à la Parole de Dieu si tant est qu’elle « l’âme de la sainte théologie » ?
8 – Résurrection d’une langue et d’une nation
L’hébreu est la seule langue ancienne a avoir jamais été revitalisée pour en faire une nouvelle langue vivante. Il y a cent cinquante ans, l’hébreu était quasiment une langue morte, et personne ne pouvait dire qu’il la connaissait comme langue maternelle et qu’il pouvait la parler couramment. Aujourd’hui, la langue ancienne et sacrée de la Bible est revenue à la vie comme langue officielle d’une nation moderne, que parle environ 9 million de personnes, dont 5 millions pour qui il s’agit de leur langue maternelle. De plus, parallèlement à cette résurrection d’une langue, c’est la nation d’Israël qui est ressuscitée. Le retour des Juifs sur leur terre d’Israël pendant le siècle dernier, ainsi que la proclamation de l’Etat moderne d’Israël, constituent des évènements extraordinaires. La prophétie la plus fréquemment rencontrée dans les Ecritures Saintes Juives (et qui n’a jamais été révoquée dans le Nouveau) est cette promesse que Dieu ramènera Son peuple dans sa terre. Le retour des Juifs en Israël au siècle précédent n’a-t-il pas quelque chose à voir avec l’accomplissement de cette promesse ancienne à son peuple ? Si la restauration récente de l’Etat d’Israël est liée à la réalisation du dessein salvifique de Dieu, alors d’apprendre l’hébreu nous rapproche non seulement de l’histoire ancienne du salut mais de l’histoire du salut tel qu’il se dévoile encore à nous aujourd’hui.
9 – Résurrection de l’Eglise Juive
Les prophètes rapprochent souvent le retour du peuple d’Israël sur leur terre avec une résurrection de nature spirituelle. Selon Ezéchiel, Israël reviendra à la vie en deux temps : d’abord le Seigneur les conduira vers un retour à la terre. Ensuite, ils connaîtront une résurrection spirituelle lorsque Dieu leur donnera Son Esprit en abondance (Ez 36-37). La résurrection spirituelle à venir d’Israël fait partie intégrante du message du Nouveau Testament : Saint Paul exprime sa grande espérance que « Tout Israël sera sauvé » après que « l’ensemble des nations païennes se rassemblera » (Rm 11,25-26). L’Eglise Catholique a fait sienne cette approche, en croyant et en espérant le salut eschatologique d’Israël à la plénitude des temps (Catéchisme EC 674). Dans sa fameuse comparaison avec l’olivier (Rm 11,17-24), St Paul esquisse la « feuille de route du salut » en décrivant les quatre étapes de la relation entre Juifs et Gentils par rapport à l’Evangile :
Rejeté par les Juifs -> Accueilli par les Païens -> Rejeté par les Païens -> Accueilli par les Juifs
Il est significatif qu’au moment même où la Christianité du siècle passé rejetait la pratique religieuse, l’Eglise de la Circoncision resurgissait. Depuis la Guerre des Six Jours en 1967, des dizaines de milliers de Juifs, partout dans le monde, sont revenus à la foi en Jésus de Nazareth au sein de ce qui a été désigné par mouvements Juifs Messianiques et mouvements Catholiques Hébraïques. N’est-il pas possible que la renaissance de l’Eglise Juive soit le signe que nous entrons dans la dernière étape annoncée par St Paul et qui doit précéder le retour final du Christ ?
Très liés aux mouvements de Judaïsme Messianique et de Catholicisme hébraïque, on constate également le développement du mouvement « Racines Juives » au sein de la Chrétienté. Pendant des siècles, une Chrétienté qui apparaissait comme essentiellement basée sur la pensée gréco-latine ne pouvait guère avoir de crédibilité auprès des Juifs qui la considéraient comme étrangère à leur propre héritage religieux et culturel. Au fur et à mesure que le Christianisme revient à ses racines hébraïques et retrouve des formulations plus juives, beaucoup de Juifs réalisent que le Christianisme n’est pas en fait une « religion des Gentils » exotique à l’esprit du Judaïsme mais qu’il en est le véritable accomplissement. Ceci souligne encore une fois l’importance pour l’Eglise d’avoir des prêtres et des théologiens exercés tant au langage hébreu qu’à sa culture. Les Catholiques seront-ils leaders ou à la traîne sur ce chemin du retour aux racines hébraïques du Christianisme ?
10 – Les Catholiques seront-ils « Laissés pour compte » ?
Que l’on songe un instant à une religion dont les prêtres seraient incapables de lire leurs propres livres saints ! … Peut-on imaginer quelqu’un qui s’apprêterait à consacrer sa vie à étudier la littérature française avec passion, et à communiquer cette passion à d’autres, ne prendrait pas le temps de s’embêter à apprendre le français ? Combien plus inexcusable l’ignorance de l’hébreu de la part de ceux qui croient que l’Ancien Testament fait partie du message de vie de Dieu pour les hommes.
Les Catholiques seront-ils donc laissés pour compte sur la berge de l’actuelle « indifférence pour l’hébreu » ? Ou bien les Catholiques sauront-ils se rallier à la belle renaissance des racines hébraïques qui n’a pas manqué de revitaliser le monde Chrétien de notre génération ? Cette renaissance a aussi des retombées importantes pour la nouvelle évangélisation ; en effet la redécouverte par les chrétiens de Yeshua – Jésus – comme Messie Juif se trouve être liée intrinsèquement à cette découverte parallèle par les Juifs de ce même Yeshua. Et pourtant cette régénération hébraïque n’a irrigué les lieux de prédication Catholiques qu’au compte-goutte. Et même s’il y a une recrudescence de Catholiques qui sont attirés par cette redécouverte de leurs racines hébraïques depuis longtemps oubliées, ils sont souvent bien à la remorque de leurs pairs Protestants en ce domaine. N’est-ce pas tout simplement absurde que, au XXIème siècle, des prêtres catholiques qui prêchent la Parole de Dieu chaque jour soient incapables de lire la Bible dans sa langue originelle ?
Il est temps pour les séminaires et les universités catholiques de remettre à sa juste place l’hébreu dans les programmes d’étude de l’Ecriture Sainte et de la Sainte Théologie. Aussi important que puisse être le langage de César, de St Augustin et de St Thomas d’Aquin, les Catholiques ne devraient-ils pas accorder au moins autant d’attention, de vénération et d’amour pour le langage de Moïse, de David et de Jésus ? L’hébreu est une langue qui n’est pas excessivement compliquée et l’étudier n’est pas un luxe inutile dont pourraient se dispenser un étudiant en Ecriture Sainte sérieux. Ni un prêtre. D’apprendre ce langage sacré qu’est l’hébreu est pour nous la conséquence directe de l’importance de la Parole de Dieu : il s’agit d’un impératif pour retrouver la plénitude du message de Vie que Dieu adresse à l’humanité.
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