Le mur des lamentations à Jérusalem

L'état Juif est un signe de la fidélité de Dieu

En 1965, dans Nostra Aetate, le Concile Vatican II, admettait que l'alliance de Dieu avec le peuple juif était irrévocable. Lumen Gentium avait fait de même l'année précédente, en accord avec ce que dit Saint Paul à propos du judaïsme biblique dans Romains 11:29 (Car les dons de la grâce et l'appel de Dieu sont irrévocables). En 1980, le pape Saint Jean-Paul II a associé le judaïsme biblique au judaïsme rabbinique post-biblique. Par conséquent, L'Église catholique reconnaît que le judaïsme contemporain demeure dans l'alliance avec Dieu : héritier des dons, des promesses et des appels de Dieu.

Néanmoins, de nombreuses questions se posent. Comment se fait-il que le judaïsme, longtemps considéré comme invalidé par la venue du Christ, soit désormais considéré comme valide ? Ensuite, le concept même de judaïsme est vaste et complexe. Réformé, conservateur, libéral, orthodoxe et ultra-orthodoxe : lequel représente le mieux le « judaïsme » ? La doctrine chrétienne enseigne que la promesse du Messie s'accomplit en Jésus, et le pape émérite Benoît XVI avait raison de dire que cette position chrétienne centrale ne jetait pas nécessairement le doute sur la validité de l'alliance juive. Mais ce que cela signifie n'est pas toujours clair.

Les tensions politiques persistent également. La plus importante concerne le sionisme. Quel est le statut de la terre promise à Israël dans la Bible ? Plus des deux tiers des mentions bibliques de l'alliance sont explicitement liées à la promesse de la terre. Ce don est-il toujours d'actualité ? Le conflit au Moyen-Orient rend la réponse à cette question délicate. Pourtant, en tant que catholiques, nous devons tenter d'y répondre, c'est ce que je me propose de faire avec prudence.

Tout d'abord, il nous faut examiner la promesse d'une terre que Dieu fait à Abraham et à ses descendants (Genèse 12, 15, 17). Les personnages clés, y compris Moïse, n'entrent jamais dans le pays, pour autant, ils n'en sont pas moins juifs. Avant tout Le peuple existe ; Israël est une nation avant que de devenir un lieu. De plus, les limites du territoire ne sont pas stables. Il s'agit d'une zone vaste dans Genèse 15 :18-21, et plus petite dans les différents récits du Deutéronome 1:7, 7:22 et 11:24 ; des Nombres 34:1-15 ; d'Ézéchiel 47:13-20 ; et de l'Exode 23:28-29. Les chercheurs se demandent si ces frontières sont délimitées par Dieu ou par le contexte historique et les situations politiques. Ainsi, quels que soient les arguments théologiques avancés au sujet de la terre d'Israël, il est impensable de pouvoir établir un tracé actuel des frontières sur la base de textes bibliques.

Notre retenue en la matière est étayée par l'histoire d'Abram et Lot. Dans Genèse 13:5-13, une dispute concernant la terre surgit entre eux. Afin de résoudre le conflit à l'amiable, Abram propose à Lot un territoire de premier choix. Lot choisit la meilleure terre et Abram est satisfait. La paix et la justice ont été rétablies, au prix du renoncement d'Abram. Il se peut qu'une partie de ce que Dieu donne doive être sacrifiée au nom de l'idéal divin de paix. Nous pourrions estimer que les initiatives fortes prises en faveur de la paix par les précédents gouvernements israéliens sont conformes à l'esprit de cette histoire. Certes, l'histoire reflète la préoccupation plus prégnante de la Bible à l'égard de l'étranger habitant dans le pays, qui, elle est exprimée plus de trente fois dans l'Ancien Testament. Ces expressions sont souvent accompagnées d'une justification expliquant la raison pour laquelle cette sollicitude a une si grande importance : « vous savez ce qu'éprouve l'étranger, car vous avez été étrangers dans le pays d'Egypte … » Les frontières comptent, mais les besoins de l'étranger également. Les Palestiniens ne sont pas des étrangers sur la terre d'Israël, mais un sionisme catholique fondé sur la Bible, se penchant théologiquement sur leur difficile condition, devrait inclure un engagement en faveur de l'hospitalité.

Le don de la terre que Dieu fait à Israël exige une pureté morale et cultuelle (Lv. 18:24-8 ; Dt. 28:15-68 ; Nb. 35:34 ; Jos. 24:14-24). La pureté morale exige de traiter l'étranger avec justice, un devoir auquel le peuple élu de Dieu manque souvent. Pourtant, ils restent les élus de Dieu. L'Israël moderne peut faire partie du plan de Dieu même s'il est, comme toute nation, loin d'être pur, culturellement ou moralement. Imaginez juger l'Église catholique selon les critères de Lumen Gentium de Vatican II, qui décrit l'Église comme « l'épouse sans tache de l'Agneau sans tache». L'incapacité de l'Église à atteindre ce niveau normatif de perfection ne signifie pas que nous devons rejeter le catholicisme. Par analogie, ce n'est pas parce que l'Israël moderne peut être critiqué que nous ne devons pas être des sionistes catholiques.

Le don inconditionnel de l'élection du peuple juif constitue le fondement théologique du sionisme catholique. Mais cette déclaration ne doit pas devenir un motif d'autosatisfaction. Lévitique 18:28 contient un avertissement sévère : « Si vous souillez le pays, il vous vomira comme il a vomi les nations qui y étaient avant vous. » Les sionistes catholiques devraient résister à la tentation de la foi eschatologique qui conduisent de nombreux protestants à voir en l'État d'Israël, l'accomplissement des prophéties sur la fin des temps. L'Israël moderne pourrait, hélas, être « vomi » de ce pays. Espérons et prions que rien de tel n'arrive. Mais nous devons reconnaître qu'il y a un élément dramatique et tragique dans notre attente du retour du Christ dans la gloire alors qu'Israël deviendra une lumière pour les nations.

Dans le Nouveau Testament, l'Église n'est jamais appelée le « Nouvel Israël ». Les quatre-vingts usages du mot « Israël» font généralement référence au peuple juif, à son régime politique ou à la terre. Pour saint Augustin, Israël « selon la chair » a été expulsé du pays en guise de châtiment pour avoir rejeté Jésus-Christ. L'exil et l'errance du peuple juif ont servi le dessein providentiel de Dieu de promouvoir les saintes écritures, guides des nations convertis au Christ. Toutefois, l'Église était devenue l'unique destinataire des promesses de Dieu.

Au temps de la modernité, une attention particulière aux thèmes clés du Nouveau Testament a conduit l'Église à rejeter la théologie de la substitution (supersessionisme) et à redéfinir une attitude appropriée des catholiques à l'égard du peuple juif et de la création d'un État juif en 1948. De nombreux textes du Nouveau Testament peuvent venir à l'appui de l'idée selon laquelle les catholiques devraient soutenir le sionisme. Jésus lui-même était un juif chrétien sioniste. Les Évangiles décrivent son ministère dans son rapport étroit à la terre depuis son commencement jusqu'à sa fin. Les récits de la naissance mettent en scène la fuite en Égypte suivi du retour de la Sainte Famille au pays (Matt. 2:13-23). Durant son ministère, Jésus ne quitte jamais le pays. Il se soucie d'Israël, de son peuple (Matt. 15:22-28). Il laisse le soin d'aller « jusqu'aux extrémités de la terre » à l'Église rassemblée autour de lui après la résurrection. La mission de l'Église est conforme aux attentes à l'égard d'un Messie juif. Christ fait d'Israël - le peuple et la terre - une lumière pour les nations afin que tous adorent le Dieu d'Israël. Les catholiques reconnaissent que le peuple juif a encore un rôle providentiel à jouer et que son retour sur la terre d'Israël pourrait faire partie du plan de rédemption en voie d'accomplissement. Une théologie ouverte à cette possibilité fait le socle du sionisme catholique.

Il est tentant de penser aux Juifs comme à un peuple avec lequel les catholiques devraient entretenir des relations chaleureuses, mais qui n'aurait pourtant aucun lien avec la terre d'Israël et dont l'amitié n'aurait aucune influence sur le sionisme. Dans une large mesure, cette tentation a prévalu au Vatican, où l'ouverture théologique au judaïsme a rivalisé avec l'intérêt scrupuleux pour les Églises chrétiennes arabes unies à Rome au XIX e siècle. Toutefois, de nombreux enseignements de Jésus relient les Juifs à la terre d'Israël. A titre d'exemple : « Bienheureux les doux, car ils hériteront la terre » (Matt. 5:5). De nombreux biblistes estiment que ce verset serait mieux rendu par : « Bienheureux les doux, car ils hériteront du pays » Matthieu s'appuyait sur le Psaume 37:11, dans lequel l'hébreu « eretz » fait référence à la terre d'Israël, et non à la planète. D'autres versets du Psaume 37 répètent l'expression « hériter la terre ». La terre d'Israël en est clairement la référence.

Après la résurrection, dans les Actes 1:6-8, Jésus affirme la restauration du « royaume d'Israël ». Tout auditeur juif sait qu'il fait ici référence à la terre. Jésus n'est pas le seul à se concentrer sur la terre. Saint Paul cite le don de la terre dans Actes 13:19 comme l'un des actes puissants de Dieu culminant (mais non concluant) en Jésus-Christ. Le même Paul appelle ces actes « irrévocables » dans Romains 11:29, et comme le montre clairement l'Ancien Testament, l'un de ces actes est le don de la terre. Ces passages et bien d'autres soulignent une chose : les premiers disciples de Jésus savaient que la terre était au cœur de l'Évangile, à la fois dans sa promesse au peuple juif et dans sa relation avec la restauration messianique et la rédemption finale.

L'accent est mis sur la singularité du territoire. Par exemple, le temple est assimilé au corps ressuscité du Christ, qui se trouve partout où l'Eucharistie est célébrée. Pourtant, l'affirmation dogmatique fondamentale de l'Église est que l'universalisme chrétien est fondé sur la personne historique de Jésus de Nazareth. Et tout comme Jésus-Christ demeure central dans sa particularité, la terre et le peuple juif le sont également or ils ont tous deux façonné sa vie terrestre.

La Commission biblique pontificale a confirmé la promesse de la terre en 2001. Elle a reconnu différentes traditions en regard de l'importance donnée à la terre dans le Nouveau Testament, pour conclure qu'aucune de ces traditions ne nie les promesses de l'Ancien Testament. La Commission a admis : « Il ne faut pas l'oublier. . . qu'une terre concrète a été promise par Dieu à Israël et reçue effectivement en héritage ». Le sionisme catholique que je propose, confirme cette promesse et reconnaît l'importance providentielle de la création de l'État d'Israël.

Cependant, un sioniste catholique responsable se doit de mesurer son propos en regard de l'exigence biblique de justice qui traverse avec force de part en part l'Ancien et le Nouveau Testament. Les chrétiens palestiniens écrivent sur le coût de l'exil et la perte de leurs terres. Le discernement en la matière reste un exercice difficile, comment répondre à ces revendications d'une manière qui soit compatible avec le retour des Juifs. Un sioniste catholique reconnaît les limites imposées par les dures réalités politiques, pourtant la question palestinienne ne peut être écartée.

Reste ensuite l'épineuse question de l'État-nation. Certains sionistes chrétiens, tel Pat Robertson, disent en effet : « Si vous vous opposez à l'État d'Israël, vous vous opposez à Dieu ». Cela réduit le peuple juif à un seul et unique concept, la terre promise et l'État-nation moderne d'Israël formant dès lors un amalgame sans plus de justification historique ou théologique.

Historiquement, le sionisme n'a pas proposé une vision unique de l'État-nation. Les dirigeants sionistes de la première heure, dont Léon Pinsker, Vladimir Jabotinsky, Theodor Herzl, Ahad Ha'am et David Ben Gourion, concevaient le futur État juif en Palestine comme étant soit binational, soit faisant partie d'un cadre multinational plus large. Depuis 1948, les sionistes racontent une histoire différente, plus téléologique, qui culmine avec l'État d'Israël tel que nous le connaissons aujourd'hui. Néanmoins, de nombreux sionistes juifs contemporains, de gauche comme de droite, critiquent vivement les actions de l'État juif. Il ne fait aucun doute qu'il doit y avoir une certaine forme de gouvernance pour le peuple juif sur la terre d'Israël, c'est la vision biblique. Mais un sioniste catholique n'a pas à s'engager dans une proclamation selon laquelle cette forme de gouvernance doit être l'État-nation tel qu'il est actuellement configuré.

Le pape émérite Benoît XVI a abordé la question de l'État-nation en 2018 : « Un État compris dans un sens strictement théologique, un État juif fondé sur la foi (Glaubensstaat), qui se comprendrait comme l'accomplissement théologique et politique des promesses, un tel État n'est pas pensable selon la foi chrétienne dans le cadre de l'histoire et se présente en contradiction avec la compréhension chrétienne des promesses ». Autrement dit, le catholicisme refuse tout soutien eschatologique à l'État d'Israël. Benoît ne nie pas que Dieu ait contribué au rassemblement du peuple juif vers la terre qui lui a été promise, mais il n'acceptera pas Israël comme un État politique messianique. Agir ainsi conférerait une autorité divine à un État-nation - une prétention dangereuse. Dans un cadre de référence chrétien, l'État-nation ne peut pas « accomplir » les promesses de Dieu. Pour les chrétiens, Jésus est l'accomplissement dans le « déjà » de sa mort et de sa résurrection et le « pas encore » de sa seconde venue. Néanmoins, poursuit Benoît XVI, une manière de penser fondée sur la Bible peut effectivement reconnaître que l'État d'Israël « exprime la fidélité de Dieu au peuple d'Israël ».

Mon sionisme catholique suit cette ligne d'analyse théologique. Il affirme que le peuple juif recherche à juste titre une forme de gouvernance adaptée à son bien-être sur la terre d'Israël, même si la question de savoir quelle devrait être cette forme fait l'objet d'un débat légitime. L'épanouissement du peuple juif sur la terre d'Israël est providentiellement voulu par Dieu, mais cet épanouissement n'implique pas nécessairement les formes politiques particulières actuellement en vigueur. Cette position hésitante à l'égard de l'État d'Israël ne signifie pas une ambivalence ou un manque de soutien lorsque l'existence d'Israël est menacée. S'appuyant sur les sources morales de la tradition catholique, un sioniste catholique peut aborder des questions politiques controversées dans l'Israël contemporain avec une attitude positive de reconnaissance. La doctrine sociale catholique favorise les démocraties - et le mode de gouvernance actuel en Israël en fait l'une des rares démocraties de la région.

Le sionisme catholique diffère des formes du sionisme protestant appelant à une exégèse littérale de l'Apocalypse 20:2, qui décrit une période millénaire de règne messianique pendant laquelle Satan est « lié » et son pouvoir limité. Le sionisme catholique ne considère pas la création d'Israël en 1948 comme l'inauguration de la fin des temps. La mort et la résurrection de Jésus ont accompli cela. Le sionisme catholique ne soutient pas une confrontation « apocalyptique» au Moyen-Orient. Il ne partage pas non plus les sentiments anti-arabes, anti-musulmans ou anti-palestiniens que l'on retrouve parfois parmi les sionistes chrétiens. Enfin et surtout, le sionisme catholique que je prône défend le droit des Palestiniens à leur souveraineté et à leur auto détermination, quels que soient les échecs et la mauvaise foi de certains dirigeants palestiniens.

Le sionisme catholique partage cependant une caractéristique centrale du sionisme protestant : il reconnaît que la promesse faite à Abraham dans la Genèse demeure valable à notre époque. La fondation de l'État d'Israël en 1948 a une signification théologique. Par la providence de Dieu, les Juifs ont désormais le droit de vivre librement et de pratiquer leur religion en Terre promise. Une vision sioniste maximaliste, que l'on retrouve parmi certains groupes protestants, parle des frontières du « Grand Israël » et conclut qu'aucune partie de ce territoire ne peut partager la souveraineté avec les Palestiniens. Il tend à déifier l'État d'Israël actuel en tant qu'exécuteur et architecte du plan de Dieu, et prétend que l'eschaton (fin des temps) a commencé en 1948. Un sionisme plus modéré dit le contraire. Les frontières d'Israël, sa forme de gouvernement, ainsi que la place du peuple palestinien et son autonomie politique au sein du pays restent des questions ouvertes. Il faut répondre à ces questions avec prudence, justice et paix.

Développer un consensus sur le sionisme catholique ne sera pas aisé. Certains craindront que tout sionisme tende obligatoirement vers le sionisme protestant. Un sionisme catholique, même minime, se heurtera à la résistance de nombreux musulmans et de certains catholiques et chrétiens du Moyen-Orient. Il est également probable qu'il soit boudé par les diplomates de l'Église romaine, qui jonglent avec un large éventail de préoccupations diverses dans leurs efforts pour protéger les minorités chrétiennes au Moyen-Orient et promouvoir une solution pacifique au conflit israélo-arabe. Mais la politique de médiation du Saint-Siège entre toutes les communautés afin d'assurer la sécurité des chrétiens au Moyen-Orient n'a pas rencontré beaucoup de succès, elle n'a certainement pas permis de parvenir à une résolution pacifique et équitable du conflit israélo-arabe. En bref, la réticence des catholiques à l'égard du sionisme n'a pas fait de l'Église un intermédiaire efficace pour la paix au Moyen-Orient. Mais plus important encore, même si l'Église doit se soucier de la sécurité des communautés chrétiennes dans les pays musulmans, elle ne peut pas rester silencieuse face à la promesse évangélique d'une vie nouvelle en Christ, qui, comme l'enseigne saint Paul, s'appuie sur la fidélité manifeste de Dieu aux promesses irrévocables faites au peuple d'Israël, promesses qui incluent la terre.

Le sionisme catholique ne bénéficie pas d'un soutien sans faille de l'État d'Israël alors que celui-ci est acquis à de nombreux courants du sionisme protestant. Mais cet « agnosticisme» sur l'eschatologie n'implique pas nécessairement un agnosticisme sur la création de l'Israël moderne. En tant que catholique, je trouve de solides arguments théologiques pour affirmer que la création de l'État d'Israël est constitutive d'un habitat sûr pour le peuple juif. L'existence de l'État juif est un signe de la fidélité de Dieu envers son peuple et garantit la protection de la terre sur laquelle il peut vivre selon la Torah.

Traduction: Adrienne Cazenobe

Gavin D'Costa est professeur émérite de théologie catholique à l'Université de Bristol, et professeur de relations judéo-catholiques à l'Université pontificale Saint-Thomas d'Aquin à Rome. Il est conseiller au Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Les publications de D'Costa incluent Doctrines catholiques sur le peuple juif après Vatican II (2019) and Vatican II: Catholic Doctrines on Jews and Muslims (2014).

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